La puissance ne cessant d'augmenter, les vélos électriques se transforment en bolide


Grâce à la motorisation électrique, les vélos deviennent des motocyclettes puissantes, rapides et lourdes, capables de rouler à plus de 70 km/h. Sur les pistes cyclables et les voies vertes, la cohabitation avec les amateurs de la petite reine traditionnelle s’annonce difficile.


L’article R110-2 du code de la route spécifie que le terme de « piste cyclable » désigne une chaussée exclusivement réservée aux cycles. L’article R311-1 du même code précise qu’un cycle est un véhicule doté d’au moins deux roues et propulsé exclusivement par l’énergie musculaire des personnes se trouvant sur le véhicule. Le même code de la route précise que par dérogation à cet article, les conducteurs de cyclomoteurs à deux roues, sans side-car ni remorque, peuvent être autorisés à emprunter les bandes et pistes cyclables par décision de l’autorité investie du pouvoir de police. Le code de la route réserve les voies vertes aux cycles sans moteur, aux piétons et aux cavaliers et il a étendu la qualité de « cycle » aux vélos à assistance électrique, ou V.A.E (puissance maxi 250 watts et assistance coupée au-delà de 25 km/h).

La vidéo ci-dessous montre un cycliste à 100 km/h sur sa machine équipée d’un moteur électrique. Les améliorations constantes des matériaux, des moteurs et des batteries permettent cela. Notez que nous posons ici la question de la compatibilité avec les voies cyclables, mais pas la pertinence de ces engins, beaucoup plus efficaces que l’automobile pour résoudre les problématiques du transport individuel.

Plus amusants encore (de notre point de vue), les vélos électriques dits « urban fat e-bikes » ou « fat e-bikes » tout court. Le « fat e-bike » est au vélo électrique ce que le 4x4 est à l’automobile : des pneus aussi larges que ceux d’une moto, des jantes énormes. À l’origine, il s’agissait de s’amuser dans le sable, la boue, la neige avec des gros pneus faiblement gonflés. La marque Sondors par exemple reste fidèle à ce concept sympathique.

Découvrez de nouvelles sensations, plus rien ne vous sera infranchissable

Mais petit à petit, de la même manière qu’à force de marketing on a fait croire qu’un 4x4 de deux tonnes était la voiture idéale pour la ville, le fat e-bike associé à des moteurs électriques surpuissants (jusqu’à 10 KW) pourrait se banaliser, et avec lui l’idée que « sans ce vélo de bête à la technologie de F1 qui peut rouler sur à peu près tout », vous n’êtes pas moderne. « Découvrez de nouvelles sensations, plus rien ne vous sera infranchissable, vous aimerez la neige autant que le sable, même les marches d’escalier disparaissent sous vos gros pneus, découvrez de nouveaux horizons, soyez vraiment tendance, et tellement plus encore… ». Le message est généralement destiné à une cible masculine.

On retrouve parmi les constructeurs de ces engins des marques célèbres de l’automobile de la moto ou du scooter, Audi, Bultaco ou Piaggio, par exemple. Top du genre et merveille technologique le M55 Terminus de Lamborghini, sorte de Robocop du VTT, avec un moteur de 2 KW (la photo en ouverture de cet article). La promotion associe la « bête » aux voitures puissantes, jets privés et yachts de luxe, tout ce dont vous rêvez sur votre piste cyclable… Vendu 27.000 euros.

Plus accessibles, à partir de 10.000 euros, les modèles de la marque Stealth, dont le B52 Bomber doté d’un moteur de 5.200 W et capable d’atteindre 120 km/h ! Il est significatif que Stealth ne nous ait pas autorisé à publier des photos de l’engin sans contrôler au préalable la teneur de notre article, ce que nous avons bien évidemment refusé. Côté design, jetez un coup d’œil aux machines du constructeur automobile britannique Caterham. Certains de ces modèles ne sont pas destinés à rouler sur la route et la réglementation diffère selon les pays.

1 2