“On est foutus, on mange trop”: o.k., mais pourquoi?


Ce que chante Alain Souchon - encore un jeunot qui ne fait pas ses 72 ans -, c'est ce que le bon sens populaire affirme depuis toujours. E la science l'a confirmé: manger moins, mais mieux, est bon pour la santé. De même que rester actif, dans sa tête et dans son corps.

Les régimes alimentaires et modes de vie ancestraux de certains peuples font des centenaires en forme, c'est connu. A contrario, quand ils adoptent le mode de vie "occidental", cette belle vitalité n'est bientôt plus qu'un souvenir.

Bonjour maladies cardiaques, dégénératives et cancers.
Mais pourquoi? En fait, ces sages régimes traditionnels favorisent les mécanismes même qui, au coeur de nos cellules, assurent la régénération des mitochondries. Les mitochondries, ce sont en quelque sorte les "moteurs" qui produisent l'énergie des cellules. Comme tout moteur, elles ont besoin de carburant et ce carburant, l'ATP, est le résultat de l'assimilation des nutriments par les cellules. Moins d'ATP, c'est moins d'énergie, à cause d'une assimilation moins efficace due à une alimentation inadaptée.

En plus, ce rendement énergétique inefficace libère des radicaux libres. Ceux-ci créent un "stress oxydatif" qui endommage l'ADN des cellules, qui vieilliront plus vite et vivront moins longtemps.

Moins de hamburgers, plus de fruits et de légumes

Il faut donc bien nourrir ses cellules. En mangeant plus? Non. En mangeant mieux d'abord:

  • éviter les aliments trop riche en graisses saturées qui sont la cause d'un rendement énergétique médiocre, avec la production de ces fameux radicaux libres(des produits secondaires toxiques de la conversion des nutriments en énergie).
Privilégier les aliments antioxydants et manger moins, apporte un double bénéfice:
  • Absorber moins de calories stimule la production d'une enzyme, la sirtuine 1 (appelée sirt 1) dans les cellules. Cette enzyme a pour effet d'activer des gènes du noyau cellulaire qui, à leur tour, génèrent de nouvelles mitochondries et améliorent leur fonctionnement.

Ce meilleur rendement est optimisé par les aliments riches en antioxydants: la production d'ATP est dopée, celle des radicaux libres est freinée et l'ADN mitochondrial est régénéré.

Bien entendu, tout cela serait parfait si c'était aussi simple... Tant de facteurs différents (génétiques, environnementaux, ...) entrent en jeu pour influencer, en positif ou en négatif, la longévité en bonne santé, que les savants estiment que des études de longue haleine sont nécessaires.

Mais on a constaté, avant la Deuxième guerre mondiale déjà, que des animaux nourris pendant la majeure partie de leur vie adulte avec une ration calorique réduite de 30% à 40% peuvent vivre de 20 à 50% plus vieux . Ils ont rarement l'occasion d'en profiter...